Dans l'architecture chinoise, la voute est très rarement utilisée à l'air libre avec des massifs de culée (en aérien). Les voutes des tombes, des ponts ou des ouvertures de pagodes ou de remparts sont des ouvertures dans des masses, les poussées et charges étant contre-carrées par les masses environnantes. Seuls deux types de bâtiments sont construits en aérien : les wuliang dian -bâtiments sans poutre- et les yaodong. Les wuliang dian sont des batiments imperiaux et monastiques construits au tournant du XVIIème siècle. Douze édifices ont été recensés, la plupart furent construits par le moine bouddhiste miao feng (1540-1613). Les yaodong sont une variante des habitations troglodytiques du haut plateau de lss et construits sur le même plan que celles-ci. Les yaodong appareillés, dont les plus anciens datent du XVIIIème siècle, constituent aujourd'hui 80 % des yaodong des provinces du Shaanxi et Shanxi. Les deux types de bâtiments presentent d'indeniables parentes techniques. la premiere partie de la these est consacree aux formes, materiaux et techniques de la voute dans l'architecture maconnee, offrant les bases techniques pour comprendre l'emergence de cette forme à la periode ming. Dans la deuxieme partie, les wuliang dian sont étudiés pour eux-mêmes -formes, dates de construction et commanditaires- mais egalement dans le contexte plus large de la construction etatique des xvi e m e-xvii e m e siecles. la question des transmissions de techniques est alors abordee ainsi que le rôle spécifique des maitres-d'oeuvre par l'étude de la biographie de Miao Feng. La troisieme partie est consacrée aux yaodong. La chronologie des formes et des techniques ainsi que leur place au sein du monde chinois sont étudiées ainsi que la question des influences exterieures ainsi que la transmission des savoir-faire par les manuels techniques. Un lexique des termes d'architecture maconnée a été réalisé pour une meilleure comprehension de ce domaine technique.