Entre 1881 et 1914, l'activité commerciale des entreprises allemandes constitue un enjeu majeur pour asseoir leur nette domination du marché français de matières colorantes. En se donnant pour objectif premier de vendre sur le marché français, ces entreprises allemandes mettent en place des circuits de distribution et de commercialisation propres, s'appuyant sur les pratiques marchandes de leurs clients mais contournant ainsi les réseaux commerciaux traditionnels. Ces circuits deviennent progressivement un instrument d'observation des marchés et de collecte des informations économiques de plus en plus formalisé : la pratique commerciale de ces entreprises semble avoir contribué à une émergence empirique du marketing.Complétant des analyses sur les relations économiques franco-allemandes davantage fondées sur la production et la maîtrise de l'innovation technique de l'industrie chimique allemande, le travail pose ainsi des jalons pour traiter, au travers des pratiques sociales, des débuts d'une orientation formelle de l'offre au marché à la fin du XIXème siècle. (4e de couverture)