Depuis ses lointaines origines, la civilisation indienne n'a cessé de nouer l'idée de l'humain avec celle de l'ordre cosmique et de ses composants que sont l'eau, la forêt, la terre et le feu. La pensée et les luttes écologiques de l'Inde contemporaine, qui forment l'objet essentiel de cet ouvrage, prolongent ainsi les spéculations anciennes sur l'indissociabilité de la nature et de la culture. Fruit d'une expérience plurimillénaire, les pratiques agroécologiques actuelles sont attentives à l'interaction des acteurs et du milieu spécifique dans lequel ils oeuvrent : on ne s'occupe pas d'un élément, que ce soit l'eau, les plantes ou la terre, sans s'occuper en même temps de l'usage qui en est fait, et de la juste rétribution, morale et matérielle, de ceux qui en prennent soin. Ces pratiques consolident le lien des humains avec l'environnement : ce lien d'amitié, et non de prédation, met en lumière les valeurs associées au féminin et le rôle des femmes travaillant aux marges de la société aisée. Les leçons à tirer de cette "écologie des pauvres" n'intéressent pas que l'Inde, mais tous les pays aujourd'hui confrontés à la dégradation de leurs milieux vitaux. (4e de couverture)