Depuis vingt ans, les gouvernements font l'éloge du dialogue social et de la négociation d'entreprise. Loin du compris salarial fordiste au coeur des Trente Glorieuses, le contexte est pourtant aujourd'hui marqué par les dogmes du néolibéralisme, les transformations du capitalisme et l'affaiblissement du syndicalisme. Dans les entreprises, le rapport de forces entre syndicats et patronat n'a sans doute jamais été aussi déséquilibré. Les dernières réformes de la négociation collective visent de surcroît à la mettre davantage au service des stratégies économiques des entreprises. Quelles sont alors les réalités du dialogue social aujourd'hui dans les entreprises? Les salariés et leurs représentants peuvent-ils encore avoir voix au chapitre dans la construction du rapport salarial ou sont-ils réduits à subir la domination des marchés ? Pour répondre à ces questions, cet ouvrage combine analyse statistique et enquêtes de terrain. Il montre combien il est devenu difficile pour les salariés et leurs représentants de négocier ne serait-ce que des arrangements sur leurs conditions de travail et de rémunération. Il dévoile cependant aussi les marges de manoeuvre qui restent possibles - en particulier quand les syndicats sont présents - en fonction de la diversité des contextes d'entreprise, même si la pression du capitalisme financiarisé se fait partout ressentir. En analysant la crise du compromis salarial, cet ouvrage se donne ainsi pour objectif d'apporter un éclairage sur les métamorphoses des relations professionnelles, du capitalisme français et de ses modes de régulation. (4e de couverture)
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